Vous connaissez l’histoire de Cendrillon ? Cette jeune fille qui se fait harceler par sa harpie de belle-mère et qui finalement trouve le prince charmant et se barre avec ? Oui ? Bah je peux vous dire que cette histoire n’existe bien que dans les livres et dans vos rêves.

Le jour de ma naissance, le temps était au beau fixe. Normal, j’vous dirais, puisque j’allais arriver dans ce bas monde. En effet, ma venue au monde était soldée d’un soleil radieux et d’aucun nuage noir à l’horizon. Sauf que ma charmante mère, elle était loin, elle, de profiter de ce magnifique temps, vu que j’avais décidé de pointer le bout de mon nez, justement ce jour là, en ce vingt-quatre juillet de l’année mille neuf cent quatre-vingt dix. Même avant de naître, j’étais déjà insupportable. Mais vous n’imaginez absolument pas tout le bonheur que je produisis à ma maman lorsqu’elle me tint pour la première fois dans ses bras. Elle ne pouvait qu’être heureuse d’être l’heureuse maman d’une aussi jolie fille que moi. Elle n’hésita pas une seule seconde sur mon prénom et choisit Maxyne ; le prénom de sa propre mère. Mon père ? Mon géniteur, vous voulez dire. La personne qui a donné de l’aide à ma mère pour me concevoir serait plus juste à utiliser. Parce que voyez-vous, lorsque ma mère lui annonça sa grossesse, il prit ses jambes à son cou et on ne l’eut plus jamais revu. Bizarre non, lorsque l’on est un coureur de jupons de se voir papa alors que l’envie de sauter sur tout ce qui bouge est bien plus présente. Malgré ça, ma mère décida tout de même d’élever son enfant seule. Elle eut énormément de courage de rester solide malgré les on-dit de toute la ville.

« Joyeux Anniversaire mon cœur. » Ma mère me souriait à pleines dents. Aujourd’hui était le jour de mes dix-sept ans et j’avais l’intention de demander un cadeau d’anniversaire hors du commun. Et je pensais connaître d’avance la réponse de ma mère. Mais je m’en fichais, je le voulais à tout prix. « Alors qu’est ce qu’il te ferait plaisir ma puce ? » « De connaitre mon père maman. » Son sourire sur son visage s’estompa, laissant place à un regard dur et froid. Elle se leva et me tourna le dos. « Il en est hors de question, Maxyne, et tu sais très bien pourquoi. » J’avais décidé de connaitre mon père qu’elle le voulait ou non. « Non je ne sais pas pourquoi, maman. Tu m’as toujours dit que ce n’était pas quelqu’un de méritant et que jamais je ne devais chercher à savoir qui il était. Mais ce que tu ne sais pas, c’est que moi j’ai envie de le connaitre, qu’il soit quelqu’un de bien ou non. J'ai envie de voir par moi-même qui il est. » J’étais déterminée et lorsque j’avais une idée derrière la tête, je ne l’avais pas dans les pieds. Ma mère se tourna vers moi, le visage noyé par ses larmes. Je m’en voulais de lui demander ça, je m’en voulais de lui faire du mal volontairement mais je le voulais. « Je sais que c’est pas facile pour toi maman. Mais je veux savoir d’où je viens et je veux connaitre mon père. » Elle quitta le salon pour se rendre dans sa chambre. Là, elle m’appela et je la rejoins. Elle était installée sur son lit, une boîte de chaussures remplie de souvenirs sur les genoux. Elle me fit signe de m’asseoir près d’elle et me tendit une photo. « C’est lui, c’est ton père… Et si tu veux le connaitre, alors je ne t’en empêcherais pas, ma fille. » Je regardai la photo et les larmes envahirent mon visage.

« J’en peux plus. J’vais vivre chez mon père. Lui au moins, il m’comprend et me traite pas comme une gamine et une moins que rien. » Je montai dans ma chambre, entendant au loin, les cris de mon beau-père. Je le détestais. Il se prenait pour qui là, à me donner des ordres et à me dire comment je dois me comporter ? Nan mais je rêve. Et ma mère, elle, elle était tellement amoureuse qu’elle était devenue complètement aveugle et ne voyait même pas qu’il me faisait du mal. Une fois, il m’avait même giflée parce que j’étais en retard de cinq petites minutes. Mais ça, jamais ma mère ne l’avait su. « Maxyne, descend tout de suite. » J’obéis et descendis, afin d’éviter une énième crise. « Je t’interdis de parler comme ça à ton beau-père, tu veux. » « Mon beau-père ? Tu t’fous d’moi ? Il s’prend pour mon père à m’donner des ordres et à m’dire ce que je dois faire. Et tu crois que je vais me laisser faire ? Tu rêves. Alors pour éviter de tâcher votre conte de fée avec une harpie de gamine, j’me tire et j’vais vivre chez papa. Tchao. » « Maxyne ! » Il était trop tard. Je ne racontai jamais l’histoire de la gifle à ma mère et je ne la revis pas. Mon père avait accepté que j’habite avec lui. Il n’était pas plus comme à l’époque où il sortait avec ma mère, non. Il avait changé et changé en bien. Il avait compris certaines choses et sa fille était devenue l’une de ses priorités. Il avait voulu rattraper le temps perdu et le fait que je m’installe chez lui nous permettrait de le faire. J’avais vingt ans et j’allais rentrer à l’université pour étudier le journalisme. Je vivais chez mon père, je ne voyais plus ma mère et j’étais raide dingue de mon pire ennemi, sans qu’il ne le sache. Voilà à quoi se résumait ma vie.

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